BEN & NUTS
La réponse du CA d’AIR FRANCE-KLM et du Gouvernement à notre conflit salarial est sans surprise : du fric pour Ben et ses acolytes et des cacahuètes pour les salariés…
En plein mois d’août, (le lendemain du 15, ça ne s’invente pas) alors que la holding Air France –KLM est en vacance de leadership depuis 3 mois, on nous annonce l’ascension d’un homme providentiel : Benjamin SMITH tout droit arrivé du grand nord.
Mais la providence risque une fois de plus de profiter aux plus nantis de notre entreprise… Car, comme par hasard, l’arrivée du nouveau patron permettrait à Anne-Marie Couderc de s’installer durablement dans un poste de PDG d’Air France avec un salaire confortable de 100 000 euros par mois ! On sentait bien que Madame prenait goût à certains privilèges et ce serait lui faire un mauvais procès d’intention que de supposer que sa place au Conseil de nomination lui aurait permis de conforter sa position et celle de toute la clique des dirigeants toujours en place. Ce n’est pas comme s’ils étaient responsables d’un conflit majeur qui aurait coûté 330 millions d’euros à Air France au printemps dernier !
Alors que les salariés d’Air France ont mené la fronde pour réclamer leur dû, soit le rattrapage de l’inflation, la réponse du Gouvernement et des dirigeants de la holding est claire :
Oui il y aura augmentation : ce sera 4 millions d’euros … pour les 2 nouvelles têtes du groupe Air France. 3.3millions d’euros pour Ben et 1.2 millions pour Anne –Marie ! Soit quasiment 4 fois plus que ce que touchait Jean-Marc Janaillac, qui occupait à lui seul ces 2 postes…Si vous étiez inquiets de l’état financier de notre compagnie, rassurez-vous il y a encore du blé pour certains !
Alors, quels sont les talents de cet homme providentiel que l’on va rémunérer si dispendieusement ?
Sa bonne connaissance de l’aérien : il n’a fait que ça toute sa vie. Ouf, c’est rassurant !
Son goût très prononcé pour le low cost : son fait d’arme le plus emblématique a été la création d’Air Canada Rouge. Faire des coupes dans les coûts, il sait faire sauf quand ça le concerne directement : en 2012, alors qu’Air Canada demandait à tous ses salariés une baisse de rémunération pour compenser des pertes colossales, Ben et sa clique s’augmentaient de 10%.
Résoudre les conflits sociaux : en 2015, 2016, il a participé à la signature d’accords avec les navigants d’Air Canada et Air Canada Rouge qui entérinait des augmentations salariales, si et seulement si les résultats étaient au rendez-vous, et en échange d’efforts de productivité… Accords obtenus après être passé par la menace d’un « lock out » ( si vous êtes pas assez gentils on ferme et vous serez tous à la porte) et l’appui du gouvernement canadien qui a interdit tout droit de grève au sein de la compagnie nationale au nom du caractère « essentiel » de cette activité.
Y a pas à dire, un tel talent et une telle maîtrise du dialogue social ça se paie, car jusqu’à maintenant nos petits dirigeants français n’ont pas réussi à mener ce projet jusqu’au bout. Et pourtant, c’est oublier bien vite que l’épisode de la fameuse chemise d’Air France était déjà la résultante d’une menace de « lock out » de la part de notre direction de l’époque.
Quant aux mauvaises langues qui prétendent que l’homme du grand nord aurait été poussé par l’actionnaire Delta Airlines qui aurait plus d’affinités et d’intérêts à délocaliser l’activité du côté de la Hollande, il faut leur répondre que l’on peut dormir tranquille avec le Gouvernement comme garde-fou.
Ce n’est pas comme si notre actionnaire encore principal se préparait à embellir la mariée pour mieux la vendre… Ce n’est pas comme si notre Gouvernement maintenait les taxes qui plombent Air France pour mieux enrichir la dote d’Aéroport de Paris qui va bientôt être cédé. Et ce n’est pas comme si notre Gouvernement venait de céder encore des droits de trafic à Emirates, compagnie très fairplay en matière de concurrence.
Bref, dormons tranquilles salariés d’Air France, on ne nous veut que du bien…
Bienvenue BEN !