DEFENSE DE LA CRPN : Le choix de l'union PNC/PNT
Dans notre dernière communication nous vous avons présenté les dangers que fait peser la mise en place du Régime Universel – RU – sur nos retraites :
- Départ impossible avant 62 ans,
- Baisse très importante des pensions de retraite,
- Révision des droits acquis,
- Confiscation des réserves de la caisse
Face à ce constat vos administrateurs CRPN SNPNC/UNSA PNC, conscients de l’importance des enjeux pour le PN, devaient décider de la meilleure stratégie à adopter pour protéger les intérêts des PNC en particulier. Deux options s’offraient alors à nous : l’isolement ou l’union…
L’isolement : négocier seul face au gouvernement.
Au cours des combats PNC menés dans un passé plus ou moins proche (collège PNC, Loi Diard, Joon) l’isolement ne nous a pas été favorable. Ces différents sujets ont démontré la difficulté, voire l’impossibilité, d’aboutir à une unité syndicale PNC. Soit à cause de centrales syndicales nationales opposées au collège PNC ou encore pour des considérations électoralistes (Joon). Et déjà, une centrale syndicale, malgré une façade pro PN, se montre toute disposée à sacrifier notre caisse et notre régime de retraite (voir plus loin).
Le désintérêt manifesté par une partie des PNC lors des dernières élections CRPN est un facteur handicapant… Nul doute que le gouvernement interprètera (abusivement, certes) l’abstention comme un blanc-seing accordé par les PNC pour la mise en place sans condition du régime universel.
A partir de ces différents constats, le rapport de force nous paraissait pour le moins déséquilibré face à un gouvernement pour lequel le passage pur et simple de tout le PNC dans le Régime universel semble déjà acté.
Enfin, le risque de récupération de la CRPN au bénéfice exclusif des PNT n’était pas complètement à exclure…
L’union : Présenter la détermination d’un front commun avec les pilotes.
Nous ne sommes pas naïfs et la réforme injuste de 2012 que nous avons combattue reste bien présente dans notre esprit. Ainsi, tout au long de notre dernier mandat d’administrateurs au sein de la CRPN, nous avons scrupuleusement veillé à ce qu’aucune piste de réforme ne soit étudiée, si elle devait impacter plus fortement les PNC que les PNT.
Certes, nul n’a de garantie sur la constance de la ligne politique adoptée par les pilotes au cours des mois à venir et jusqu’au terme de l’épreuve de force qui nous oppose collectivement au Pouvoir. Mais, la récente tentative visant à imposer les dispositions du temps partiel a démontré qu’il est possible pour une union PNC/PNT de faire reculer le gouvernement…
Concernant le Régime universel, c’est dans le même esprit que nous souhaitons mener la négociation. Avec une plateforme de revendications communes : prendre en compte des spécificités PN (limite d’âge, perte de licence, conditions de liquidation…), conserver un régime complémentaire obligatoire (CRPN) et garder nos réserves.
Voir la CRPN disparaître ou batailler au sein de la CRPN contre les appétits des pilotes, le choix est vite fait.
De l’intérêt d’avoir un PN à la tête de la CRPN
Depuis plus de 22 ans la présidence de la CRPN était assurée par un représentant des employeurs. Alors que dans les autres caisses professionnelles, la présidence est en général assurée par une femme ou un homme du métier.
La configuration devait changer, car les positions du Haut-Commissariat à la réforme des retraites laissent entrevoir la disparition de notre régime complémentaire, et donc la disparition de la CRPN à terme. Un affilié, directement concerné par le projet gouvernemental, nous semblait mieux placé pour défendre les intérêts de notre régime complémentaire. C’est en effet le Président qui représente la CRPN à l’extérieur et il nous a semblé important que ce soit un PN, aussi bien en termes d’efficacité que de symbole.
Au moment où l’avenir est menaçant, les administrateurs affiliés se devaient de réagir afin de défendre l’existence du régime des navigants et de la Caisse. C’est pourquoi nous avons présenté et soutenu la candidature d’un pilote avec l’unanimité des administrateurs affiliés tous collèges confondus.
Vos administrateurs SNPNC UNSA-PNC vous tiendront régulièrement informés des évolutions du dossier
CFDT et Béa attitude…
Pendant la dernière campagne des élections CRPN du 28 mai au 26 juin 2018, Béa et Nico, aimables candidats présentés par l’UNPNC-CFDT, n’ont pas hésité à écrire noir sur blanc aux électeurs PNC leur "refus de fusionner notre CRPN avec le régime général voulu par le président Macron" (sic !) …
Promesse électorale en contradiction manifeste avec les vrais plans de la CFDT. Au même moment (le 18 juin) on découvrait en effet avec stupeur dans la presse les propos de Frédéric Sève, négociateur CFDT pour le Régime universel : "Ça va être compliqué de participer au régime si tout le monde ne met pas au pot commun, mais si on transvase les réserves, on doit aussi transvaser les engagements." En voilà un beau sous-marin syndical patrouillant en eaux troubles !
En d’autres termes, alors qu’il n’y a encore aucune garantie de l’État sur les droits acquis, la CFDT a déjà accepté de filer les réserves des caisses professionnelles (dont la nôtre) pour le pot commun du Régime Universel voulu par le gouvernement… Béa et Nico, complices d’une manipulation ? En toute conscience ou par ignorance ?
CFDT(bis) et Tournante…
Manifestement, l’élection d’un PNT à la présidence de la CRPN le 5 juillet 2018 donne des bouffées de chaleur à la centrale.
Voilà qu'elle souhaite organiser des tournantes pour la présidence de la Caisse des PN… Nouvelle soif de paritarisme puisque les présidents de la CRPN, élus par le Conseil à partir de 1996, ont toujours été des représentants des employeurs depuis lors…
22 ans sans tournante, sans président affilié et pas un mot, pas un écrit, pas un soupir de la CFDT...
Pire, la centrale estime "que cette fonction était historiquement dévolue aux employeurs"...Et devait immanquablement le rester ? En vertu de quel autocratisme ? Soutenu par la CFDT ?
De fait, la léthargie de la précédente présidence (patronale) a pris fin le 5 juillet et la CRPN s’organise (enfin !) pour faire face au Régime Universel ; dossier sur lequel la représentante des patrons gardait un coude pesant, cultivant sans doute l’espoir de voir le Régime Universel rapidement déboucher sur un océan d’économies de cotisations… Quitte à couler la Caisse et saborder les droits futurs des PN ? Avec l’appui du U-Boot syndical affidé des patrons ?
Réforme des retraites Macron : Calendrier
Le gouvernement a divisé la concertation en six blocs, chacun d'entre eux donnant lieu à deux réunions bilatérales (diagnostic dans un premier temps, questions ouvertes dans le second) avec, côté syndicats, CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO et UNSA, et, côté patronal, CPME, Medef, U2P, ainsi que la FNSEA.
- Bloc 1 (Avril et Mai 2018) « définition du nouveau régime en termes de périmètre, niveau de couverture, d'assiette et de taux de cotisation »
- Bloc 2 (Mai-Juin 2018) « prise en compte des droits non contributifs liés à la maladie, la maternité, au chômage ainsi que les minima de pensions »
- Bloc 3 (Juin-Juillet 2018) « examen des droits familiaux et de la question de l'égalité entre les femmes et les hommes »
A l'automne 2018 :
- Bloc 4 « les conditions d'ouverture des droits à la retraite »
- Bloc 5 « la reconnaissance des spécificités de certains parcours professionnels »
- Bloc 6 « les questions de gouvernance et de transition »
Tout cela devant aboutir sur des « orientations » proposées par Jean-Paul Delevoye, début 2019 au plus tard, lesquelles ouvriront une nouvelle phase de concertation pour un vote du projet de loi à l'été 2019. La mise en œuvre de la réforme interviendrait à compter du 1er janvier 2025…