nao 2016 : de la mie pour les riches, des miettes pour les pauvres..
Chaque année se tient la Négociation Annuelle Obligatoire
(NAO) sensée revaloriser les éléments de rémunération propre à chaque agent Air
France (PS et PN). Traditionnellement ces négociations se déroulaient après la publication des résultats
d'exploitation ce qui permettait à la direction de n'accorder aucune
augmentation générale au vu des résultats des années précédentes...
Étrangement, cette année, alors qu'il est annoncé partout
dans la presse des bénéfices record pour l'exercice 2015, la réunion NAO a été programmée
le 27 et 29 janvier 2016, c'est-à-dire trois semaines avant la publication des comptes de l'Entreprise (18 février 2016).
Lors de ce simulacre de négociations, la direction est
restée sourde à toutes nos demandes : premièrement de repousser ces
négociations après la publication des résultats et deuxièmement de mettre en
place plus de deux réunions afin de faire
valoir nos revendications : Augmentation générale des salaires
Rattrapage salarial de l'inflation depuis
Transform 2015
Revalorisation et intégration au salaire d'une PUA de 1600 euros
Versement d'une prime exceptionnelle de 1000
euros Revalorisation des indemnités kilométriques
Avec le parachutage d'un nouveau DGRH chantre de la reprise
du « dialogue social », l'abandon du Plan B et le retour à la bonne
fortune promis lors du plan Transform, nous pouvions espérer une redistribution
juste et équitable à la mesure des efforts que nous avons fournis. Nous sommes
sans doute encore trop pétris d'idéaux...
Aux termes de ces « négociations » dignes de la
Comedia del Arte (la prime de 200 euros brut au 1er jour montait de
30 euros toutes les deux heures?) dans lesquelles aucune de nos revendications
n'a été entendue, la direction a fini par nous
faire l'aumône d'une prime de 300 euros brut. Le montant de la PUA (Prime
Uniforme Annuelle) reste quant à elle inchangée et aucune augmentation générale
n'est accordée.
Or, ces mesures sont
une véritable escroquerie car seules les augmentations générales ont un effet
pérenne sur une carrière et par conséquent sur les pensions des retraites. Une
prime ça fait briller l'?il, mais ne
produit plus aucun effet après.
Comble de l'ironie, afin d'apaiser encore un peu plus le
climat social (sic), la direction trouve de bon ton d'accorder aux cadres une
prime d'un montant supérieur (400 euros brut). Cela s'appelle la prime au
mérite !
Autre bizarrerie, aucune information n'a filtré sur le montant
de la prime accordée aux Dirigeants Hors Cadres?.
Si ces mesures
perverses sortent tout droit des brillants cerveaux de notre Direction, remercions néanmoins leurs accoucheurs : la CFDT et CFE-CGC/UNAC. Comme à leur habitude, ces 2
syndicats partenaires se sont empressés
de signer cet Accord et de valider des
mesures dérisoires et éphémères
pour les petits salariés d'AF, qui
sont en réalité bien plus avantageuses pour nos hauts cadres et dirigeants.
A l'occasion de cet Accord, la part
variable de leur salaire, gelée pendant Transform, vient d'être
miraculeusement débloquée... En terme
plus triviaux, ne pourrait-on pas se demander si c'est cela servir la soupe aux patrons???
Par cet Accord, et c'est sans surprise, ces deux syndicats
valident de fait une différence de traitement catégoriel. A leur décharge, ces
2 syndicats ont été plébiscités aux dernières élections professionnelles au sol,
ce qui signifie peut-être que cette politique favorisant les privilégiés est
une attente du plus grand nombre?
On comprend dès lors que la Direction se félicite dès le 5
février dans un flash Actu de cette signature d'un Accord au rabais, alors même que la date d'ouverture à
signature n'est pas close...
Par ce tour de passe, la Direction réussit même à endormir
un certain nombre de salariés en donnant d'elle-même une image soit disant
généreuse avec cette prime ponctuelle
donnée en temps réel (fin février), alors qu'elle « oublie » d'écrire
dans son Flash Actu que l'augmentation générale est de 0% depuis 5 ans !!
C'est un peu l'histoire de la grenouille : « une
grenouille jetée dans une bassine d'eau bouillante s'en extrait d'un
bond : la même, placée dans un bain d'eau froide sous lequel le feu couve,
se laisse cuire insensiblement. Direction, UNAC-CFE/CGC et CFDT endorment les
salariés pourtant très remontés il y a peu encore, pour mieux les écraser
bientôt.
Les électeurs de l'UNAC doivent savoir qu'ils apportent leur
contribution à la validation d'un tel Accord car sans les voix de l'UNAC,
affilié à la CFE/CGC, cet accord n'aurait
pu être valide (il n'aurait pas recueilli les 30% nécessaires). Les voix
des HST, CC et CCP de l'UNAC permettent donc à la CGC-CFE (Confédération
Française de l'Encadrement - Confédération Générale des Cadres) de ratifier
qu'il n'y aura aucune augmentation générale et d'entériner une discrimination entre cadres et non-cadres.
L'équité ne semble pas de mise à l'UNAC-CFE/CGC, l'ensemble
des salariés non cadres apprécieront la
considération que l'on fait de leurs efforts?