nego accord collectif 2017 : point d'etape
Certainement pour se positionner rapidement, le nouveau Directeur du Service en Vol, Éric Caron, s'est empressé d'envoyer à tous les PNC un mail détaillant les demandes de la Direction décrites comme autant de pistes de travail qui font froid dans le dos?
Depuis la reprise des négociations, la Direction n'a cessé de marteler, à qui veut bien l'entendre, que toutes les pistes d'efforts demandées ne représentent que 1,5% censés compenser l'augmentation annuelle de notre masse salariale. C'est sans doute pour s'en convaincre elle-même qu'elle l'a crié si fort, puisqu'elle vient finalement de reconnaître qu'avec les alternants, les étudiants et les CDD annoncés, cette augmentation de notre masse salariale ne sera finalement pas si importante ! Sans blague !!! Alors qu'à l'heure actuelle on devrait embaucher à Air France, ce qui ferait mathématiquement baisser la masse salariale PNC globale, la boite choisit d'attaquer notre métier en sous-traitant notre activité par des contrats précaires et en externalisant une autre partie dans un «projet fantôme» dont seuls les PNC AF seraient absents. A ce propos, il serait bon d'informer l'UNPNC-CFDT, qui tâcle régulièrement l'intersyndicale, sans doute par souci électoraliste, que les représentants au CCE de la CFDT (tous PS) ne se sont jamais émus du sort des PNC Air France, si ce n'est pour dire que la masse salariale générale PN est un frein important à la compétitivité de notre compagnie? L'UNPNC ne seraient-ils pas au courant des positions de son syndicat créateur envers les PNC ??? Bref, pour en revenir à la Direction (ce qui ne nous éloigne d'ailleurs pas trop de la CFDT, au vu de sa proximité au plus haut niveau de l'entreprise?), la dernière phrase du mail de Mr Caron : « Je sais combien ces négociations et l'Accord Collectif qui sera signé sont importants pour vous, pour votre quotidien, pour la conciliation et l'équilibre entre votre vie personnelle et professionnelle. » tranche plutôt singulièrement par rapport aux mesures espérées par l'entreprise?Car elles vont toutes en effet dans le même sens : productivisme, dégradation de notre rémunération et de nos temps de repos. Et si La Direction qualifie régulièrement nos communications d « anxiogènes », c'est parce que nous n'avons pas d'autre choix que de nous opposer à la sienne...
Nous reprenons donc ici le mail de l'Entreprise et y apportons quelques observations ...
-« La limitation des heures de vol mensuelles actuellement à 80 heures pourrait être portée à 85 heures. » ... « L'augmentation des heures supplémentaires liées aux mesures précédentes pourrait être compensée par la mise en place d'une franchise de 2 jours d'abattement du seuil des heures supplémentaires en cas d'absence dans le mois. »
Il s'agit ni plus ni moins que de voler plus pour gagner moins.
En effet, avec cette mesure, en cas de Congés Annuels, TAF, on nous appliquerait un abattement de 2,5 h de vol par jour de C.A afin de calculer le déclenchement des heures sup ; la Direction propose tout simplement que l'abattement ne se fasse plus qu'à partir du 3ème jour de CA ou TAF.
-?Le nombre de rotations dérogatoires sur Long Courrier, actuellement fixé à 4 rotations, que la direction propose de passer à 8, avec un possible déplafonnement de la règle de densité de 6,50 à 6,90 uniquement sur ces rotations dérogatoires.?
Nous passerions donc à 8 rotations dérogatoires : le double d'aujourd'hui. En plus de IAH, BLR, EZE et CAN tout est possible : GIG, BEY, GRU etc...
Nous soutenons à la Direction que les PNC sont épuisés et en réponse on nous propose de rester moins longtemps en escale avec des vols particulièrement difficiles, notamment en raison de compositions équipage de plus en plus restreintes !
-« La durée du bloc réserve sur Long Courrier diminuerait comme suit : actuellement la durée des blocs varie de 10 à 18 jours et passerait à des blocs de 4 à 7 jours maximum, avec un total de jours de réserve sur 2 ans qui passerait de 62 jours à 56 jours maximum. »
Des blocs-reserves plus courts sur LC, certes mais dont la fréquence doit impérativement être réduite car la récurrence actuellement proposée n'est pas satisfaisante pour l'organisation de la vie privée.
-« Les tableaux d'abattement des jours OFF sur Long Courrier pourraient être corrigés pour avoir un abattement des jours OFF plus proportionnel qu'aujourd'hui au nombre de jours d'absence. »
On nous propose de durcir le tableau d'abattement des jours off qui, rappelons-le, est la source de toutes les déstabilisations de planning que nous subissons.
Encore une fois, nous revendiquons une véritable stabilité planning sans abattements et reconstructions punitives!
-?La composition d'équipage sur 319 pourrait passer à 3 PNC (au lieu de 4) sur 5 destinations extra longues de la zone 5, parmi les 10 existantes. Cela représente moins de 3% de l'activité Moyen Courrier.?
Nos « banquiers » considèrent qu'un service haut de gamme doit se faire avec un PNC en moins sur 319. Une habitude du marketing AF qui ne doit pas être très fort en maths avec des équations toujours faussées : travailler toujours plus avec toujours moins de moyens?
-« Une réflexion pourrait être menée sur les rythmes (création d'un schéma 5ON/3OFF/S4) et les jours off Moyen Courrier. »
Alors que les rythmes 4ON/3OFF/S4 et 4ON/2OFF/S6 sont très plébiscités par les PNC, on tente une nouvelle fois dégrader les conditions de travail sur le MC. Un tel rythme est impensable sans une plus-value pour les PNC et seulement sur volontariat. De plus, tout dépendra de son articulation et de son contenu. Quant aux jours OFF, il est tout simplement hors de question de les revoir à la baisse.
-« Un retour à une durée minimum de pose des congés de 7 jours permettrait un meilleur recouvrement des RPC.»
Alors que plus de 50% des PNC prennent des périodes de 4 et 5 jours de CA pour tenir les cadences, aujourd'hui la Direction entend revenir sur ce qui est une véritable bouée de sauvetage pour de très nombreux PNC.
-Piste 8 : voir piste 1 pour un cocktail détonnant ...
- « L'évolution mécanique des rémunérations liée à l'ancienneté pourrait être adaptée pour tenir compte de l'allongement des carrières. »
Comprenons-bien ici que la Direction veut tout simplement bloquer l'évolution de rémunération des PNC via les échelons et les classes.
En plus de ce cocktail indigeste façon Molotov, la Direction refuse de valoriser tous les efforts imposés unilatéralement aux PNC ces dernières années (IRgav, compo-peq, produit, e-learning ...)
Nous n'accepterons pas d'efforts supplémentaires cumulés à l'arrivée massive d'emplois précaires
(CQP et CDD) qui, en plus des départs naturels,
diminueront significativement la masse salariale PNC.
La Direction doit modérer ses appétits car sinon ce sera la guerre !
L'INTERSYNDICALE PNC MOBILISE TOUTES SES FORCES
DANS CETTE NÉGOCIATION, CONSCIENTE
DU MÉCONTENTEMENT PNC
ET DES ENJEUX POUR NOTRE MÉTIER.