nego acg pnc 2016 acte i : je parle, vous m'écoutez. vous parlez, je vous corrige.
La première réunion de négociation de notre Accord Collectif a eu lieu hier mercredi 13 avril. Etaient présents pour la Direction Mmes DUPIRE et RIGAIL, MM. GATEAU, DAHER, BARGETON et BREDA ainsi que les trois organisations syndicales représentatives : SNPNC, UNSA (l'intersyndicale PNC) et l'UNAC.Clairement, cela n'a pas bien commencé. Nous avons pourtant, n'en déplaise à nos interlocuteurs, une certaine expérience des ouvertures de négociations, et nous savons qu'elles sont l'occasion pour la Direction de montrer ses muscles pour tenter de prendre un ascendant psychologique. Mais nous considérons qu'il y a certaines limites à ne pas dépasser.La Direction nous dit que le préalable à cet accord, c'est que l'ensemble des parties partage le même diagnostic. Il faudrait donc oublier les récents très bons chiffres d'AF, ainsi que ceux à venir parce que d'une part, nos concurrents en ont aussi, et d'autre part, qu'il faudrait être prêt à un retournement de tendance. Or, nous considérons que l'embellie traversée par le transport aérien doit profiter aux salariés qui l'ont provoquée, par leurs efforts quotidiens et par les sacrifices consentis via les 20 % de productivité du Plan Transform.S'agissant du discours de la Direction, il se situe entre la réprimande et le cours magistral : « si les syndicats, et le PNC ne comprennent pas la nécessité des efforts, c'est que nous ne nous sommes pas suffisamment expliqués sur leur nécessité dans un environnement hautement concurrentiel ». En clair cela donne : « je parle, vous m'écoutez, vous parlez, je vous corrige ». « Et si les syndicats persistent à ne pas vouloir entendre, au 1er novembre 2016, des règles unilatérales remplaceront l'accord collectif ».Sur les demandes de la Direction, on a constaté qu'elle n'osait même plus quantifier les efforts qu'elle veut imposer aux PNC. Ce revirement (un de plus) s'explique par des demandes qui dépassent de loin celles de Transform 2015. On est loin des 9% qui avaient été annoncés par Anne Rigail l'année dernière à la suite des bons résultats de la compagnie.Ces demandes, qui sont inacceptables pour l'Intersyndicale, sont les suivantes :la diminution du coût de l'heure de vol par une augmentation des heures de vol de chaque PNC, avec une modification des curseurs pour que ces heures surnuméraires soient exécutées quasi gratuitement. Chacun aura compris que cette mesure revient à toucher à notre système de rémunération.suppression des N70 qui constituent pourtant la seule possibilité de repos efficient pour le PNC, compte tenu de la densification des plannings et de l'augmentation de la pénibilité du métier ;modification de notre GVT (classes et échelons) non précisée à ce stade, mais visant en tout état de cause à en supprimer le principe égalitaire au profit du pur choix ;une évolution des règles de carrière non définie pour l'heure, mais qui pourrait aboutir à supprimer toute notion d'ancienneté ;la mixité du long et du moyen-courrier ;de nombreuses règles d'utilisation revues à la baisse et générant sans doute au final une diminution drastique des temps d'arrêt en escale.Toutes ces mesures ont en commun de générer du sureffectif, alors que l'on nous fait miroiter que la contrepartie de ces efforts serait de l'embauche? Comment peut-on y croire alors qu'il n'y a manifestement aucune volonté de développer la compagnie Air France ? Paradoxalement, on veut nous faire voler plus. Mais sur quels avions ? En réalité, Air France, n'a, et ce depuis longtemps, plus aucune ambition en matière de croissance. La croissance, elle la réserve pour ses filiales Hop ! Transavia et KLM.Ce que veut la Direction, c'est revenir sur le système de rémunération PNC sans autre contrepartie que de simples promesses et autres engagements non contraignants.L'Intersyndicale PNC a exprimé à ce stade les revendications suivantes :Reconduction de notre Accord avec des améliorations, notamment :la stabilité des plannings à l'instar des pilotes,des mesures de planification permettant une véritable articulation vie familiale/vie professionnelle, la fin des rotations dérogatoires,la mise en place d'une Option Transport Avion,un accord sur les compositions d'équipage et les ratios,le retour à une indemnité de pressing ?L'Intersyndicale PNC a par ailleurs identifié une source d'économies dans l'évolution de la filière Cadres PNC.Nos interlocuteurs, peut-être un peu gênés par l'outrance de leur comportement sur le fond et sur la forme étaient, semble-t-il, réticents sur notre volonté de communiquer sur les négociations en temps réel. Sans doute sont-ils inquiets des réactions que leurs demandes inacceptables vont provoquer sur l'ensemble des PNC.Nous voulons croire qu'il s'agissait d'une boutade, car l'actualité concernant la desserte de Téhéran démontre toute l'importance d'une communication réactive et transparente pour faire aboutir nos revendications.Nous considérons les exigences de la Direction comme une provocation au regard de la situation financière de la Compagnie et des efforts considérables déjà réalisés par des PNC épuisés par 4 années de montée en gamme accompagnée d'une baisse des compositions d'équipage sans aucune forme de compensation, de 4 années de densification des rotations, de 4 années de blocage des salaires, de 4 années de stigmatisation et de culpabilisation.Sans présager de la teneur des prochaines réunions, si la Direction persiste dans ses exigences, un conflit majeur restera la seule alternative.