nego acg pnc 2016 acte ii :
La deuxième
réunion de négociation de notre Accord collectif a eu lieu hier jeudi 28 avril.
Etaient présents pour la Direction Mme DUPIRE, MM. GATEAU, DAHER, SEDENT,
BARGETON et BREDA, chacune des trois Organisations syndicales représentatives
étant composée d'une délégation de cinq DS.
Sur le fond,
rien n'a évolué depuis notre précédent tract (« Je parle, vous
m'écoutez, vous parlez, je vous corrige ») : le seul souci de nos interlocuteurs est de nous imposer le plus
gros effort de productivité possible. Ceci quel que soit le contexte d'AF,
l'état des négociations avec les autres catégories du personnel, les
projections sur la situation de l'Entreprise à court et moyen terme, et
(évidemment) son « Projet
industriel ». Lorsque nous évoquons les négociations difficiles et à
ce stade inabouties avec nos collègues PNT, c'est hors sujet, lorsque nous
évoquons les résultats positifs d'AF, c'est hors sujet, Transform, c'est hors
sujet.Depuis deux réunions, la méthode de la Direction
est la suivante : on ne rentre pas dans les détails techniques, on est ici
dans l'échange informel. Raison pour laquelle, le Chef de la Délégation Patronale
s'est montré désappointé par notre première communication : nos premières
réunions constitueraient une conversation entre amis choisis qu'il est
indiscret de révéler. Sauf que cet échange relève pour la Direction de la
pédagogie de l'effort : amener les syndicats à, non seulement admettre,
mais comprendre et partager la nécessité de consentir des sacrifices. La baisse
de nos conditions de travail et de rémunération constitue, en dehors de tout
élément, de tout environnement, un dogme intangible. A.de Juniac est parti avec
son pactole, et avec lui ses discours brutaux et abrupts, mais la philosophie
générale n'a pas changé : le coût du travail constitue la variable
d'ajustement. Quand l'Entreprise a de mauvais résultats, il faut faire des
efforts, quand elle va bien, il faut mettre la main à la poche pour quand cela
ira mal. Tout juste place-t-on en face de nous des interlocuteurs plus policés
pour éviter la mauvaise publicité et une enquête parlementaire. Mais rien n'a
changé.Pour revenir à notre négociation, pardon à notre « échange », nous avons eu
droit à des slides censés nous convaincre que le PNC ne travaille pas assez.
Ainsi, depuis 1997, le nombre d'heures de vol annuelles effectuées par
l'ensemble du PNC aurait chuté de plus de 11%. Pas bien. Naturellement, la
démonstration ne mentionne pas la densification de nos tâches depuis 20 ans.
Mais si l'on regarde les chiffres de plus près, on relève qu'ils incluent les
PNC en temps alterné, en maladie, en congé maternité, en congé parental, etc,
etc... En réalité, ce sont déjà près de 70 % des PNC qui réalisent l'objectif
de 650 heures de vol annuels. Là n'est pas l'essentiel : la Direction veut
nous enfoncer dans la tête à grands coups de statistiques que le PNC ne
travaille pas assez. En plus, nos éminents gestionnaires veulent nous faire
prendre conscience que les PNC en temps alterné ne travaillant pas assez, les
PNC 100 % doivent compenser ce manque de présence dans l'Entreprise.Autre idée
reçue : les contraintes imposées au planning qui entravent la productivité
du PNC. C'est la faute aux PNC qui posent mal leurs congés payés à Noël ou en
été (quelle idée !), à ceux qui posent des périodes courtes et à ceux qui posent mal leurs DDA ; ni au
bon moment, ni sur les bonnes escales. Chers collègues, la solution est
simple : respectez les dates et les escales suggérées par l'Entreprise.
Mais le meilleur est à venir?La prochaine
réunion de négociation aura lieu le 12 mai. Elle aura la particularité d'être
hybride : informelle le matin (toujours dans « l'échange »), formelle l'après-midi. La Direction
souhaite que cette réunion soit l'occasion de passer en revue notre accord
collectif et d'aborder les thèmes suivants. (Si nos commentaires sont libres,
ils s'inspirent très largement du climat qui a présidé à cette dernière
réunion.)1.
Amélioration
de la qualité planning. Le chantier a déjà été traité : posez mieux vos
DDA et vos congés ! Amélioration de la qualité de vie au travail :
gardez le sourire et vous vous sentirez bien mieux au travail !
2.
Améliorer
la compétitivité de l'Entreprise et baisser le coût de l'heure de vol :
faites plus d'heures sans augmenter votre salaire. Et si vous en faites moins
(car nous n'avons pas les avions), votre salaire baissera. Comprendre :
c'est dès sa première heure de vol que le PNC doit faire des efforts.
3.
Révision
des grilles de salaire. Eh oui, la carrière s'allonge (la direction prend
pour référence un plan de carrière qui s'étendrait jusqu'à 65 ans !). Il
faut donc arrêter l'évolution des classes et des échelons ou, au mieux, prévoir
de grosses stagnations ...
4.
Redynamisation
de la carrière PNC par la révision des modalités de passage C/C et CCP. Une
disposition qui concernera tous les 5 ans environ 98 PNC sur 6000.
Une discussion
doit s'engager sur les possibilités d'évolution de carrière au sein du Groupe
AF, par des passages chez HOP ! et/ou Transavia. Nous avons demandé que la question de la réorientation de
l'Encadrement PNC soit ajoutée.
5.
Etude
de l'option de transport, à condition qu'on ne parle pas de l'avion comme moyen
de transport.
6.
Etude
de la compo PEQ LC et MC : les PNC se marchant un peu trop dessus à bord,
il existe des moyens de remédier à cette situation.
7.
Envisager
d'envoyer des PNC LC faire des heures de vol sur MC pour combler leurs
« trous » de planning.Et on exagère à
peine. Si nous mettons un peu de dérision dans nos propos, c'est pour traduire
les intentions de nos interlocuteurs. La volonté affichée va au-delà de toucher
aux marges de notre Accord collectif. Il s'agit bien de s'attaquer aux
fondations, à commencer par notre système de rémunération (ce qu'ils finirent
par nous avouer, même si l'accouchement fut difficile).Vos Délégués n'ont ni l'intention, encore moins le mandat pour
participer à cette grande braderie.Fidèles au mandat que vous nous avez confié,
nous tiendrons nos engagements quant au refus du Plan PERFORM décliné sous
quelque forme que ce soit.Nous
vous demandons de vous tenir prêts à toute éventualité